Savez-vous comment chaque nouvelle Bugatti sortant de l’Atelier de Molsheim est testée ? La marque du groupe Rimac nous en dit plus sur son protocole d’évaluation rigoureux, né à l’époque de la Veyron, avec l’une de ses dernières créations : la W16 Mistral.

Comment teste-t-on une nouvelle Bugatti ?

Un parcours d’essai de 350 km à travers l’Alsace sert de terrain pour évaluer chaque composant de la W16 Mistral, du fonctionnement des commandes du cockpit jusqu’à la précision du système de direction.
Ce circuit offre une variété de routes et de revêtements, entre sillons de campagne, autoroutes ou cols montagneux qui mettent à l’épreuve le W16 dans des conditions d’altitude et d’atmosphère différentes.
Chaque segment de ce parcours d’essai a été pensé pour reproduire l’éventail des situations auxquelles les clients de la marque peuvent être confrontés. Des tests acoustiques sont aussi réalisés dans différentes configurations, comme l’analyse des flux d’air avec ou sans le toit, le contrôle de la signature sonore de l’échappement, et la vérification des bruits et dynamiques du châssis ainsi que des pneumatiques.
Le comportement de la transmission fait également l’objet d’une attention soutenue, les techniciens évaluant la précision des passages de vitesses selon les phases d’accélération, de décélération et de charge.
L’environnement extérieur est lui aussi intégré à cette logique d’exigence. Les ruelles étroites bordées de bâtisses anciennes offrent des conditions idéales pour analyser, à travers les échos, les moindres subtilités acoustiques du véhicule.

Qui est habilité à réaliser ces tests ?

Seule une poignée de spécialistes est habilitée à mener cet examen exigeant. À ce jour, trois experts possèdent les qualifications et le niveau requis pour conduire l’évaluation complète de la W16 Mistral.
Ces évaluateurs cumulent plusieurs années d’expérience. Chaque nouveau pilote d’essai doit en effet suivre un programme de formation intensif, comprenant plusieurs sessions supervisées aux côtés d’experts seniors, ainsi que des évaluations en autonomie intégrant une analyse sensorielle poussée.
Cette approche centrée sur l’humain illustre la méthodologie de Bugatti où 90 % de la validation qualité reposent sur l’analyse sensorielle directe du pilote, mobilisant la vue, l’ouïe et le toucher.
Ils détectent le moindre bruit anormal, identifient des vibrations imperceptibles aux sens non entraînés et pouvant révéler un défaut naissant. Leur compréhension mécanique, nourrie par une connaissance de chaque composant, leur permet de repérer et diagnostiquer avec précision toute anomalie.
Chaque observation est enregistrée sur dictaphone durant la conduite, pour une analyse ultérieure, et, si nécessaire, suivie d’un démontage partiel ou complet du véhicule. Les 10 % restants de l’évaluation reposent sur des diagnostics électroniques, combinant les systèmes télémétriques internes à des enregistreurs de données qui surveillent et consignent en continu les performances tout au long du parcours.

Vous reprendrez bien un petit tour sur circuit ?

Après les essais sur routes, le programme s’achève par des sessions sur circuit à l’aérodrome de Colmar, où Bugatti dispose d’une piste exclusive de 1 600 mètres. C’est là que sont soumis à des tests les systèmes de freinage d’urgence, l’ESP et l’ABS, à des vitesses dépassant les 300 km/h.
Dans ce cadre, le mécanisme de toit amovible de la Mistral fait l’objet d’une batterie de tests inédits. Chaque détail du montage, du processus de retrait et de la résistance à haute vitesse y est vérifié. Ce n’est qu’en configuration décapotable que le roadster peut atteindre sa vitesse maximale.
Après identification et résolution de la moindre irrégularité, un second test de vérification, généralement d’au moins 50 kilomètres, confirme l’efficacité des corrections. Ce cycle se répète autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que le véhicule démontre une performance irréprochable en toutes circonstances.

Source : Bugatti