Sport Auto se penche sur la Maserati GranTurismo commercialisée de 2007 à 2020, remplacée en 2022 par une nouvelle version mue par un motorisation électrique, inscrite dans la transition technologique de la marque italienne.
Maserati GranTurismo (2007-20) : présentation du modèle
- Tarif : à partir de 29 000 euros
- Commercialisation : de 2007 à 2020
Si Fiat semble avoir oublié de capitaliser sur le renouveau de Maserati, le groupe aura au moins eu la bonne idée de cette GranTurismo. Déjà, côté style, on a droit au meilleur des grandes écoles italiennes. En témoigne ce modèle apparue en octobre 2007, signée Pininfarina.
Un design ravageur que l’on peut savourer, depuis janvier 2010, à l’air libre, à bord du cabriolet GranCabrio. L’autre argument se cache sous le capot: un V8 4.2 de 405 ch, d’origine Ferrari cette fois. Pour le sport, il faudra voir ailleurs, car, outre le choix discutable d’adopter une boîte automatique à la gestion lente, la GranTurismo taille grand: 4,88 mètres, c’est énorme pour un coupé 2 + 2 !
Et le fait de cibler les GT luxueuses sous-entend une dotation riche, ce qui n’est pas sans conséquences sur le poids: comptez pour le coupé 1880 kg… à vide! Conscient de ces lacunes, Maserati a décliné sa GT dans des versions plus affûtées. Cela commence par une GranTurismo S (V8 4.7 de 440 ch, ex-Alfa 8C).
L’ensemble gagne en dynamisme, avec un tarage de suspension plus ferme et l’introduction d’une transmission transaxle robotisée à 6 rapports, renvoyée sur le train arrière (Cambio Corsa). Cette variante (déclinée en GranCabrio Sport en septembre 2011), constitue la majorité des ventes.
Mais depuis mars 2011, il y a encore plus sportif et exclusif: la MC Stradale. Les choses vont dans le bon sens, avec une augmentation de la puissance (V8 4.7 de 450 ch) et surtout une baisse sensible de la masse (- 210 kg annoncés) rendue possible par la suppression d’isolants, des sièges arrière, le remplacement à l’avant des « fauteuils club » électriques en cuir par des baquets, et le montage de roues allégées et de freins en carbone.
Avec 1670 kg revendiqués, on est loin d’une GT3, mais cette Stradale compense en offrant l’une des plus belles bandes-son du marché! Sage ou radicale, la GranTurismo joue plusieurs partitions, qui raviront les mélomanes. En 2017, l’auto subit un léger restylage qui touche essentiellement ses boucliers. En 2020 c’est la fin de sa carrière.
Maserati GranTurismo (2007-20) : quelles pannes potentielles à surveiller ?
Malgré sa taille (4,88 m) et son empattement conséquent (2,94 m), l’habitabilité de la GranTurismo est décevante, notamment aux places arrière. Un grief qui concerne aussi le cabriolet, pénalisé par une contenance de coffre réduite à cause de la capote électrique (173 litres contre 260 litres sur le coupé).
La présentation intérieure séduit par son raffinement, combinant luxe et sportivité, surtout sur les versions « S » (ou Stradale), qui font appel au carbone. Si les ajustages sont globalement convaincants, certaines pièces ternissent le tableau.
C’est le cas des commandes électriques des sièges, très fragiles, et plus encore des tirettes, permettant de basculer les dossiers, qui risquent de vous rester dans les doigts.
Quant au frein à main, mécanique, il peut parfois rester bloqué sur les modèles ne roulant pas assez souvent. Vérifiez l’état des cuirs, fins (et trop tendus), très vulnérables et sensibles à la chaleur (le haut des montants de portes « cloque », de même que la plage arrière).
Testez tous les appareils électriques, qui peuvent parfois présenter des « bugs », agaçants mais sans gravité (témoin allumé au tableau de bord, ouverture tactile du coffre trop sensible…). L’électronique est globalement fiable mais pour le rester, elle nécessite une mise à jour des divers logiciels.
Carrosserie et structure
La GranTurismo est construite principalement en acier. Seules exceptions : le capot avant, en aluminium (avec la traverse avant du pare-chocs), et le couvercle de la malle arrière, en matériaux composites. Bas de caisse et boucliers sont en plastique.
Les versions « S » et Stradale reçoivent des éléments spécifiques en carbone (lame avant du spoiler), très exposés et coûteux à remplacer. La peinture d’origine, bien appliquée, offre un bel effet de brillance et de profondeur. Un bon point aussi pour les ajustages, rigoureusement millimétrés.
Seule fausse note: Maserati a procédé à un rappel en février 2012 pour remplacer les feux arrière, défectueux sur certains modèles produits entre juin 2008 et mars 2010. Quant aux phares directionnels (au xénon), ils peuvent parfois rester « bloqués » (mise à jour à faire dans le réseau).
Moteur
La GranTurismo hérite d’un « cœur » signé Ferrari, sensiblement dégonflé, mais réputé fiable. Ce V8 à 32 soupapes atmosphérique renferme une distribution par chaîne, sans entretien. C’est le cas du « petit » 4.2 de 405 chevaux, mais aussi du 4.7 de 440 chevaux de la « S » (porté à 450 ch sur la MC Stradale).
A noter : depuis un léger restylage opéré l’été dernier, (leds dans les phares), ce bloc délivre sur toutes les versions 4.7 460 chevaux. Mais quelle que soit la cylindrée, Maserati recommande une révision tous les 20 000 km (ou deux ans), opération facturée en moyenne 1 330 € (vidange avec de l’huile 5w40).
Par ailleurs, tous les 40 000 km, un « grand service », facturé 1 980 € environ dans le réseau, est à prévoir. Il est impératif de bien laisser le temps à ce V8 de monter en température, progressivement, avant de le solliciter (plus de 7 000 tr/mn !). Quant à l’entretien, il doit être confié au réseau, ou aux bons soins de spécialistes réputés.
Transmission
En termes d’agrément, cette propulsion fait le grand écart entre l’acceptable et… le convaincant. Pour l’acceptable, la boîte automatique ZF à 6 rapports (disponible sur V8 4.2 et 4.7), plus à sa place sur une Quattroporte, n’est pas désagréable, mais manque de réactivité en conduite sportive.
Un mieux sensible est toutefois à signaler à partir de juillet 2011, suite à l’adoption d’une nouvelle gestion, plus rapide. Mais les plus sportifs seront plus sensibles aux charmes de la boîte robotisée « Cambio Corsa » (à 6 rapports également et simple embrayage), plus rapide. Avec son architecture transaxle, elle favorise l’équilibre.
En moyenne, l’embrayage tient 50 000 km environ (comptez plus de 3 650 € dans le réseau). Par ailleurs, la « Cambio Corsa » réclame une vidange tous les 20 000 km, contrairement à la boîte automatique conçue pour conserver « à vie » ses lubrifiants. En juillet 2012, Maserati a procédé au rappel des productions d’octobre à décembre 2011, pour remplacer au grand complet cette fameuse boîte robotisée.
Trains roulants
La GranTurismo est lourde, de 1 670 kg (MC Stradale) à 1 980 kg (GranCabrio). En conduite sportive, prévoyez le remplacement des pneus et freins vers les 20 000-30 000 km (ou au bout de quelques heures en cas d’un usage « circuit » !).
Attention, la facture pique un peu : 990 € environ pour un train de pneus en 20 pouces, 1 650 € pour une paire de disques et plus de 805 € pour un jeu de plaquettes. C’est encore pire pour l’amortissement piloté Skyhook : 2 960 € pour le train avant et 3 625 € pour l’arrière (à changer vers 100 000 km).
Il est recommandé de procéder à un réglage régulier des trains roulants. En décembre 2008, Maserati a effectué un rappel pour un contrôle du serrage des écrous de rotules des suspensions avant et arrière (pour les modèles produits entre mars 2007 et juillet 2008).
En août 2011, rebelote, cette fois pour les deux biellettes de réglage du parallélisme arrière (pour les modèles produits entre juillet et octobre 2008). Enfin, auscultez avec attention le flanc des jantes, celles-ci étant très exposées au moindre choc contre un trottoir.
Maserati GranTurismo (2007-2020) : quels coûts d’entretien ?
Maserati GranTurismo (2007-2020) : quel coût d’assurance ?
Maserati GranTurismo (2007-2020) : ses plus ?
- Ligne
- Polyvalence de GT
- Sonorité envoûtante
Maserati GranTurismo (2007-2020) : ses moins ?
- Poids élevé
- Encombrement important
- Détails de finition
- Entretien onéreux
Retrouvez notre fiche sur la Maserati GranTurismo dans le “Guide Occasion 2021-2022” de Sport Auto.