Lorsque le nouveau coupé Mercedes-AMG GT 63 a fait ses débuts à la Monterey Car Week l’année dernière, beaucoup ont été séduits par son extérieur attrayant. Et son V8 de 585 chevaux. Sans parler de son intérieur aménagé avec classe. Mais plus d’un an après sa révélation, nous découvrons l’un des aspects les plus intéressants de la Mercedes-AMG. Ses pneus. Ils ont demandé 3 ans de développement.

Michelin a travaillé dur sur l’AMG GT

Selon la dernière vidéo de nos confrères de Tyre Reviews sur YouTube, Michelin et le constructeur automobile allemand ont travaillé sur les pneus Pilot Sport S 5 de la GT pendant trois ans. Ils ont alors peaufiné les gommes à hautes performances pour qu’il fonctionne parfaitement avec la sportive d’Affalterbach.
Selon le présentateur de Tyre Reviews, Jonathan Benson, les pneus avant présentent 25 spécifications différentes par rapport à un Pilot Sport S 5 classique. Tandis que l’essieu arrière présente 20 différences. Après trois ans de travail, soit presque aussi long que le cycle de développement de certaines voitures, le Pilot Sport S 5 spécifique à l’AMG GT devrait être assez spécifique.
Le pilote d’essai Michelin Pierre-Antoine Grégoire explique que Mercedes-AMG souhaitait que le pneu offre la meilleure tenue de route et les meilleures performances que possible sur sol mouillé. Force est d’admettre que c’est important pour une voiture qui peut atteindre 100 km/h en seulement 3,1 secondes. Mais comment Michelin a-t-il répondu aux exigences de Mercedes-AMG ? Eh bien, par le travail.

De quoi est fait un pneu ?

Pour commencer, le pneu avant est composé de trois types de gommes différentes. La moitié de la bande de roulement est composée d’un matériau à haute teneur en silice pour une adhérence maximale sur sol mouillé. Mais environ un tiers est composé d’un composé noir de carbone pour une conduite haute performance sur sol sec. La partie extérieure du pneu est dotée d’une bande d’usure haute endurance pour une utilisation sur piste. C’est déjà impressionnant.
Et le train arrière l’est d’ailleurs tout autant. Sur la poupe, le composé à haute teneur en silice occupe encore plus d’espace sur la bande de roulement. Il comporte en plus un composé à base de silice « hybride », entre les deux. Cela permet d’obtenir une adhérence sur sol mouillé et sec. Le composé au noir de carbone est également utilisé pour des performances maximales sur sol sec. Gregoire note que la tenue de route « douce » était très importante pour Mercedes-AMG.
Il s’agit essentiellement d’une conduite « sous les limites de l’auto ». Et c’est l’expérience que la plupart des propriétaires et conducteurs auront. Le spécialiste des pneus ajoute que cela représente environ 70% de son travail. En résumé, cela concerne des éléments tels que l’évolution en ligne droite, les sensations de direction ou les changements de voie à grande vitesse.

Pourquoi Mercedes-AMG avait besoin de CE pneu ?

Bien que cela ait pris beaucoup de temps à mettre au point, Gregoire note que la partie la plus délicate du développement du Pilot Sport S 5 spécifique à la Mercedes-AMG GT a été de trouver l’équilibre parfait entre la tenue de route sur sol sec et sur sol mouillé. Comme l’AMG GT est susceptible d’être utilisée à la fois comme une voiture de sport et comme une voiture de grand tourisme, Mercedes a exigé une tenue de route exceptionnelle. Et ce, dans les deux conditions.
Il n’est pas nécessaire d’être un expert en pneumatiques pour savoir que c’est un objectif difficile à atteindre. C’est pourquoi la plupart des constructeurs proposent leurs véhicules avec des pneus été et toutes saisons. Mais Michelin et Gregoire ont réussi à parvenir à cet exploit pour la sportive Mercedes-AMG. Cela a demandé de travailler sur cette gomme des les premiers jours du processus de développement de la GT.
« Sur ce projet, il y avait un défi assez difficile à relever. Il s’agissait d’obtenir un bon comportement sur sol mouillé sans perdre le bon comportement sur sol sec. À un moment donné, nous avions de très bonnes performances en souplesse et en maniabilité maximale sur sol sec, et sur sol mouillé, nous avions un équilibre qui avait du sens. Mais la transition entre l’adhérence et le drift était un peu trop soudaine et rendait la voiture un peu difficile à conduire ». Voilà qui n’allait pas encore à Mercedes-AMG et à Michelin. Et c’est ainsi qu’il a fallut trois ans de développement.