Depuis la fin des années 90, c’est la Focus qui porte un survêt avec la déclinaison RS, commercialisée de 2016 à 2018 pour un tarif débutant à 31 000 €.

Ford Focus RS “Mk3” (2016 – 2018) : présentation

Au programme, un look suggestif, un châssis rigoureux et des performances garanties par une suralimentation, le tout servi sur les roues avant. Après deux moutures très réussies, cette troisième génération remet les couverts avec un design moins typé, censé plaire au plus grand nombre.
Pour cette ultime Focus RS, lancée en France en janvier 2016, les économies semblent avoir pris le dessus, puisque seule la variante 5 portes est retenue. Comparé à celui des versions antérieures, le look se fait ici plus sage, malgré la greffe de boucliers spécifiques, d’un aileron coiffant le toit et de deux grosses sorties d’échappement.
Ce déficit d’image est légèrement compensé à partir d’août 2017 avec le pack Performance, qui comprend des jantes alu de 19 pouces et des étriers de frein peints en bleu. Dommage que cela ne concerne pas l’intérieur, trop sobre en dépit de l’adoption de beaux sièges Recaro.
Plus gênante est la disparition du mélodieux 5 cylindres 2.5 d’origine Volvo (de 305 à 350 ch selon la version). Il est remplacé par un 4 cylindres turbo 2.3 EcoBoost emprunté à la Mustang, passant pour l’occasion de 317 à 350 ch, Ford Focus RS « Mk3 » comme sur les anciennes RS 500.
Avec un couple déboulant sans prévenir – chose nouvelle – sur les quatre roues, les accélérations sont franches et la vitesse maxi est flatteuse. Le tout est servi par une boîte manuelle à 6 rapports très bien guidée et étagée. Par ailleurs, cette Focus RS étrenne un mode Drift. Terminée en 2018, cette Focus est la dernière de la lignée RS. Un futur collector disponible à partir de 31 000 €.

Ford Focus RS “Mk3” (2016-2018) : quelles sont ses problèmes les plus fréquents ?

Intérieur

Cet intérieur est trop proche de celui d’une Focus d’entrée de gamme, dommage. Et les bruits de frottement à bord sont légion. La seule note sportive concerne les sièges Recaro gainés de cuir. Sur les bourrelets latéraux, soumis à des frottements répétés, il peut y avoir des traces d’usure.
L’électronique embarquée est souvent à la source de bugs, notamment le stop/start ou la climatisation. Quant au moteur actionnant les vitres avant électriques, il est réputé fragile. Enfin, pour bénéficier d’un GPS à jour (système Sync II), il faudra procéder à d’inévitables branchements dans le réseau.

Carrosserie et structure

Toute la carrosserie, en acier, est commune aux autres Focus, la RS se distinguant surtout par l’adoption de boucliers et de jupes spécifiques. Ces éléments, en composite, sont peints couleur carrosserie et se montrent vulnérables.
Il en va de même du gros aileron de coffre, assez proéminent, si bien que certains se sont détachés lors de lavages au rouleau. Avec le temps, la glace des phares en polycarbonate peut se ternir, et de la buée apparaît au niveau des antibrouillards, révélant une étanchéité imparfaite.

Moteur

Ford emprunte le 4 cylindres 2.3 EcoBoost de la Mustang (317 ch), majoré à 350 ch pour l’occasion. Ce bloc s’avère relativement fiable à l’usage. Son point faible concerne son circuit de refroidissement, qui peut présenter des fuites au niveau du flexible de purge entre le turbo et le vase d’expansion, sur les modèles produits jusqu’en 2017.
Pire, la culasse peut se fissurer à cause de têtes de vis défectueuses. Cela occasionne une surchauffe, avec une casse moteur possible dès 10 000 km. En cas de fumée blanche à l’échappement, y compris lorsque le moteur est chaud, fuyez !
Voilà donc un élément à surveiller avant d’acheter… d’autant que Ford ne prend plus rien en charge aujourd’hui ! Hormis cela, l’entretien courant demeure abordable, avec une révision à effectuer dans un centre Ford ayant l’agrément RS une fois par an, dans la limite de 20 000 km, ce qui revient à 450 € environ.
Tous les 60 000 km, une grosse maintenance est à prévoir, avec le remplacement de tous les fluides et bougies, ce qui coûte 800 €. Quant à la distribution, pas d’inquiétude puisqu’elle est assurée par chaîne.

Transmission

Ford a fait le choix de ne proposer qu’une boîte manuelle à 6 rapports. Cela contribue au plaisir de conduite, d’autant que son maniement est un régal, avec des débattements courts ainsi que des verrouillages fermes et précis.
Evidemment, l’embrayage se fatigue rapidement en répétant la procédure de launch control. Comptez 1 500 € avec la main-d’œuvre pour le remplacer. A noter que les soucis d’émetteur-récepteur sont fréquents, ce qui rend les passages de vitesses impossibles.
Pour la première fois, la Focus RS fait le choix d’imposer une transmission intégrale, celle-ci étant largement gérée par l’électronique. En temps normal, la RS se comporte comme une 4 roues motrices, mais en mode Track, elle privilégie le train avant, tandis qu’elle fait l’inverse pour drifter. A l’usage, il ne doit y avoir aucun à-coup ni bruit suspect.

Trains roulants

Même avec sa transmission intégrale, cette Focus fait souffrir les pneus avant en cas de conduite sportive. Le train arrière n’est pas non plus épargné pour ceux qui ont recours au mode Drift. Cela implique un coût non négligeable : comptez 950 € par train en Michelin 235/35 R 19.
Les autres éléments, comme les amortisseurs, sont meilleur marché (700 € le jeu, pose comprise). Pour une paire de disques avant, misez sur 500 €, auxquels il faudra ajouter 250 € pour les plaquettes.
Sachez que les roulements ont tendance à s’user rapidement, ce qui se manifeste par un grondement sourd, surtout dans les virages. Enfin, les jantes sont exposées au moindre choc contre un trottoir.

Ford Focus RS “Mk3” (2016-2018) : quel bilan fiabilité ?

Ses plus

  • Performances
  • Facilité de conduite
  • Polyvalence
  • Rapport prix/plaisir

Ses moins

  • Style trop sage
  • Finition
  • Fiabilité premiers millésimes
  • Amortissement ferme

Ford Focus RS “Mk3” (2016-2018) : quels coûts d’entretien ?

Ford Focus RS “Mk3” (2016-2018) : quels coûts d’assurance ?

Retrouvez notre article sur laFord Focus RS “Mk3” (2016-2018) dans le Sport Auto n°72 du 16/11/2023.